La Quebraquoi de Oumawaquoi ??

Publié le par Briva L

Et voilà la dernière ligne droite argentine !!!!
Elle s'est faite attendre celle-là !
Mais il faut savoir que lorsqu'il n'y a plus de nouvelles cela rime avec treks dans les montagnes, journées bien chargées ou soirées festives !

Juste pour info j'écris depuis le Pérou, Cuzco... et j'ai bien l'intention de rattraper pas mal de mon retard les jours qui viennent alors tenez-vous prêts à un peu de lecture !



Après que notre peña improvisée se soit dissoute d'elle-même, je continue la remontée vers le nord-ouest argentin en compagnie de Maria "de la O", ma pote españole Madrileña (de Madrid) et Madrilense (pour le Real Madrid !).

Nous remontons la Quebrada de Humahuaca (grande vallée allant de Salta à la frontière bolivienne au nord), en faisant des sauts de puce dans plusieurs de ses jolis villages :


1- PURMAMARCA et son fameux Cerro de siete colores (montagne aux 7 couleurs) qui en compte en fait plus que 7 puisque chaque couleur se décline en d'infinies variantes.

On retiendra qu'on se les gèle vraiment et qu'il a fallu investir dans un bonnet et des moufles en laine d'alpaca pour sauver les extrémités.
 

Mais aussi qu'on a eu la chance de se trouver dans un hostal où c'était l'anniv du patron et donc pinard et gateau au dulce de leche (la grande spécialité patissière argentine) à l'oeil pour notre plus grand plaisir !


On a aussi découvert un super lodge design et magnifiquement bien intégré au paysage qu'on a pu visiter grâce à la gentillesse du gardien (ça doit être le genre d'endroit de rêve où tu pars en "reportage" vieille tante !).

Dans la rubrique "catastrophe évitée de justesse on ne sait comment ", on pourra rajouter ce fait d'armes : je me suis rendu compte à 10 minutes de prendre un bus pour Humahuaca que je n'avais plus ma pochette-banane-kitsch magique contenant quelques menues broutilles comme passeport, CB, tunes, appareil photo...

J'ai donc décidé de courir sur les conseils de Maria au restau où un bon litron de vinito qui tape dur avait accompagné notre dîner la veille au soir pour voir si je l'avais bien oublié là-bas... l'accueil fut étonnant puisqu'il était 7H du mat' et que comme tout restau qui se respecte, la porte est belle et bien fermée à des heures si matinales. Aussi je décidai de passer par la maison voisine, d'escalader le mur séparant le jardin de celui du restau et finalement de tomber nez à nez avec la serveuse de la veille, les yeux bouffis, plutôt abasourdie de me trouver là à côté de sa cuisine, hésitant sûrement entre crier à pleins poumons ou se servir de son couteau de cuisine de 40 cms qu'elle avait à côté pour tester la réalité de la vision plantée en face d'elle.
Finalement elle n'en fit rien à mon plus grand soulagement, mais réussit quand même à répondre "No no, on a trouvé nada" à ma requête vitale.
Mon coeur s'est arrêté 2 ou 3 secondes au vu de la montagne de complications que cette réponse que je qualifierais aisément "de merde" impliquait... pour recommencer à battre quand sa soeur lui dit de chercher dans une espèce de sac-cruche-pot-je sais pas quoi caché je sais pas où et d'où je vis le plus beau bleu turquoise azur scintillant brillant et surtout rassurant de la bretelle de ma banane magique...


Pour conclure, je les remerciai toutes les deux en coup de vent ( l'expression de leur face ébahie n'avait pas eu le temps de changer !) et prit le même coup de vent pour me télétransporter au terminal de bus et choper de justesse mon bus avec Maria.

C'est à partir de ce moment-là que je cessai d'appeler cette pochette à complications une banane magique mais que je la rebaptisai humblement "Mi Vida" , puisqu'elle contenait quelques éléments pratiques pouvant changer le cours de mon voyage et donc de ma vie...



2- Le deuxième arrêt fut donc celui d' HUMAHUACA (prononcer Oumawaka) où une petite ballade nature et un tour de cette ville très touristique remplit notre journée. Notons qu'après avoir déclaré l'indépendance argentine,  Humahuaca fut le siège ultime et victorieux de la résistance des Argentins contre les Espagnols puisque ces derniers tentèrent de reconquérir leur ancienne colonie par le nord, via leur siège de Bolivie. Humahuaca a donc  payé un lourd tribut humain à cette indépendance et ses habitants sont reconnus comme de valeureux guerriers dans toute l'Argentine.

A part ça on a aussi découvert des ateliers artisanaux de poterie traditionnelle, à la décoration un peu frivole et essayer de trouver l'inspiration en jouant du charango, cette petite guitarre à double corde et au son aigu qui ferait sûrement de la concurrence à l' ukulele de Lucas...

Après cette petite note historique défendant la fierté Humahuaquenoise, nous décidions de filer vers un bled de montagne paumé comme on les affectionne, Iruya, desservi comme il se doit par un trajet de 4 heures de bus sur une piste toute pêtée bien sûr.



3- IRUYA est un charmant village de quelques centaines d'âmes où il n'y a pas vraiment grand-chose à faire si ce n'est glandouiller au soleil où marcher dans les montagnes vers le bled voisin de San Isidro.
On a choisi la 2ème option avec Maria, et notre groupe s'est élargie de 2 soeurs croisées sur le chemin, Belen et je sais plus qui (la grande soeur).  
En fait on a fait plus que se ballader dans les montagnes, puisqu'arrivés à San Isidro après moultes traversées en mode cabri du rio n'ayant épargné que mes chaussures mais ayant bien trempés les pompes de mes partenaires de trek ( et même le fute entier de Maria après son fameux saut-savonnette !), les 2 soeurs n'ont pas trouvé mieux - à ma plus grande joie ! - de vouloir suivre les traces de 2 trekkers montant un chemin escarpé menant on ne sait où sur la montagne en face !
C'est donc après un léger briefing du patron de la gargotte où nous avions déjeuné, et un plan gribouillé sur un bout de nappe, que nous nous mettions en route pour le village de San Juan, à 3 heures de marche (pour les locaux...).


Et là les 3 filles en ont vu de toutes les couleurs !
Le sentier muletier était superbe, escarpé avec 200 mètres de vide sur le bord par moments pour tester nos capacités d'abstraction, avec de bonnes grosses montées comme on les aime et un bon col à passer, des erreurs de chemin nous obligeant à passer en mode tout-terrain, un peu d'escalade, bref, tout ce qui allait avec la tenue parfaite de trekking de mes partenaires, à savoir des petites chaussures blanches de sport pour se défoncer les pieds, pas de sac à dos mais la bouteille d'eau à la main pour être déséquilibré au maximum, et un bon ptit jean pour bien transpirer !






On a quand même réussi à rattraper nos 2 prédécesseurs, un Allemand voyageur archéologue, Tobias, et une Italienne anthropologue, Maria, dans ce superbe décor de montagnesisolé de tout, pour finalement arriver au village de San Juan après 5 bonnes heures de marche (en fait les locaux mettent 3 heures parce que d'une ils prennent pas de photos, et de deux parce qu'à mon avis ils sautent directement du haut de la montagne jusqu'en bas près du rio, ce qui leur fait gagner 2 heures de lutte dans les cailloux roulant).

Mais dans quel état !
Tous exténués, en sueur, une bonne demi-heure après la tombée de la nuit et avec un finish magique nous faisant escalader une façade de bien 150 mètres dans la semi-obscurité. Arrivée au sommet devant l'église de San Juan, village perdu de 30 familles, sans électricité ni téléphone ni voiture ni rien en fait, au moment de la fête du Saint Patron du village ! Donc toutes les familles réunies sur la petite place éclairée à la bougie et nous contemplant héberlués comme des êtres venus d'ailleurs !!!!

Après une rasade de la potion alcoolisée locale, nous avons quand même pu savourer la bonne blague locale : à la question "Y a-t-il un logement où l'on pourrait passer la nuit ?" je me suis vu répondre simplement " Ah bah non ! Héhéhé ! ".
Sauf que la brave dame qui me répondait ne blaguait pas...
Après un peu de recherche l'oeil inquiet nous avons finalement trouver une famille pouvant nous loger, nous les 6 zombies trekkeurs !

Le lendemain le retour sur Iruya fut superbe, avec une vue sur toute la vallée et une descente vertigineuse sur Iruya. Et moins fatigant, enfin au début, puisqu'un nouveau finish épique pour pouvoir attraper l'unique bus quotidien retournant à Humahuaca nous était réservé !

Les 3 filles étaient plutôt fières d'elles-mêmes puisque c'était au final leur 1er trek, et qu'elles en avaient bien bavé ! Elles avaient bien raison et on avait bien mérité un bon dîner tous les 4 et un gros repos !



 4- La Quiaca (ARG) et Villazon (BOL)  furent les 2 dernières villes de mon périple argentin.
La Quiaca est la ville la plus au nord d'Argentine et éloignée de quelques 5121 kms d'Ushuaia au sud... petit pays !

Un petit tour en Bolivie à la ville-frontière de Villazon pour faire les emplettes contre le froid, à moitié prix par rapport à l'Argentine (on m'a en effet prévenu d'un froid glacial en Bolivie, et notamment à Uyuni où je dois retrouver Constance) : pulls en laine de lama et d'alpaca, gants en laine, guêtres en laine, bonnet en laine, paire de chaussettes polaire, nécessaire à maté pas en laine (bombilla, maté et thermos) pour la suite du voyage...

A noter que la frontière argentino-bolivienne est relativement perméable à cet endroit, et on peut dire qu'on l'a passée "comme des touristes" avec Maria, à savoir en plein milieu de la route, en train de faire des photos, laissant les files pleines de gens faire la queue pour leur tamponnade, pour bien sûr passer une journée en Bolivie de manière toute illégale (allez, en serrant un peu les fesses quand même et en claquant un bon sourire jaune figé aux militaires !). On nous avait conseillé de faire comme ça pour gagner du temps et des formalités, bah en fait c'est vrai, ça marche !


Allez !! Le sac bien rempli et le coeur bien triste après les adieux à Maria, je n'avais plus qu'à choper le bus entre Purmamarca et San Pedro de Atacama pour passer au Chili.... et continuer l'aventure !



Fin du 1er chapitre, hasta luego Argentina, Hola Chile !!!

Publié dans Argentina

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
retard comblé avec brio... Toujours sur mes traces que tu as quittées en Bolivie. J'adore San Juan, Iruya etc, etc. Il faudra que tu viennes à Yeu pour voir les photos. Avant de partir au Mozambique, halte dans mon île avec bain matinal, 8h entre copains. L'ambiance est chaleureuse , indispensable pour réchauffer les corps la mer affichant gaillardement 18° . Mais que c'est beau. Aujourd'hui les bateaux repartent chargés de leur "palanquées" de touristes. La sérénité gagne peu à peu le port. Et cette saison qualifiée d'arrière promet de jolis moments, nimbés de belles lumières.Une fois encore, tu es le meilleur à la course à pied catastrophe pour repêcher un objet précieux égaré. Vieille tante qui jubile toujours autant en te suivant dans tes périples . Bises
Répondre
B
<br /> Héhéhé !!! Faut avouer que ça donne bien envie aussi Yeu ! J'ai très envie de venir découvrir ta belle maison !<br /> Attention rush éditorial, les articles vont arriver très vite pour rattraper l'actualité brûlante !<br /> Grosses bises à mes 2 plus fidèles lectrices, vieille tante et la boule !<br /> <br /> <br />
A
La suite, la suite, la suite !!!
Répondre