Addition salée et lendemains qui déchantent

Publié le par Briva L

Nous revoilà à San Pedro où la nuit de nos champions fut remplie d'exploits, d'excursion WC dans un froid polaire (hé oui ! c'est une étape de désert San Pedro de Atacama, donc températures très hautes la journée et glaciales la nuit ; mais cela n'a pas trop perturbé nos corps de Pantani habitués à ces conditions extrêmes, et endurcis par le méconnu Tour de l'Antarctique un mois auparavant), et de ronflements violents traduisant le passage de cols hors catégorie et accessoirement un excès de vinasse et de mégots consommés la veille pour pallier à l'absence de masseuses.



La deuxième étape ne fut pas moins magnifique, direction les Lagunas Cejas, 2 lacs salés plantés au milieu du Salar d'Atacama. Une étape de plaine auront tout de suite noté les connaisseurs qui pratiquent un peu le cyclisme sur salar.

Comme nous opérons sans société organisatrice mais de manière tout à fait indépendantes, nous avons requis les services de Jaba pour nous concoter un petit plan maison afin de ne pas se tromper de village-étape, ce qui ferait mauvaise impression dans la presse cycliste internationale pour une compétition aussi relevée que la nôtre.
En gros fallait suivre une route jusqu'à une centrale puis tourner à droite et continuer jusqu'à ce qu'on croise un arbre, que dis-je " L' Arbre", et là tourner à gauche et on y arrivait...

L'Expert en éclaireur et Labroche en embuscade, je me calais au milieu du peloton pour éviter les cassures, piège majeur de cette étape de salar tout-terrain.
Et on peut dire qu'on l'a cherché un petit peu ce p... d'arbre !!! Mais on l'a trouvé !! La preuve !



Et après quelques litres de sueur laissés en chemin et pas mal d'UV emmagasinés sur notre nez on a même trouvé les Lagunas Cejas !
Alors ça vaut le coup de partir en indépendant, parce que comme d'hab on croise personne, on est tranquille, on se paume un peu, on doute, mais finalement on y arrive et on a le sentiment de le mériter ! Et on profite aussi du lieu tout seuls, une nouvelle fois, découvrant la surface azur de ces 2 lacs, tels des miroirs reflétant les montagnes environnantes et les plaines d'or bordant leurs rives salées.



On avait prévu le coup donc on avait nos tenues cyclistes submersibles pour l'occasion, ainsi qu'un bon gros bidon de 5L d'eau pour se désaltérer l'entre-jambes et éviter la formation de croûtes de sel de Guérande à des endroits non désirés et secondairement chauffés à blanc par le pédalage intensif... bon vous avez compris le topo quoi !
Après une pause maté, baignade dans le lac salé, facile franchement, regardez bien les photos, l'eau est autour de 4ºC peut-être... et oui ! on flotte tout seul !! Mais pas plus de 4 secondes pour pas rester congelé à vie en position de l'étoile de lac.
J'apprendrai plus tard un détail significatif, m'expliquant comment d'autres personnes réussissaient à rester plusieurs minutes au centre du lac, un grand sourire accroché à la face... en fait au centre, quand on bat des pieds on fait remonter de l'eau chaude thermale venant du fond et cela permet de remonter très significativement le degré de température et le degré de sourire.
Cool, je l'ai su 2 semaines après...

Après cette mémorable baignade et un rinçage non moins mémorable au bidon d'eau douce (hein Labroche ;-), la nature ouverte aux 4 vents, et un séchage encore plus naturel vu que les bourrasques de vent glacial s'étaient levées, nous voilà repartis sur nos furieux cabris mobiles pour finir l'étape du jour...

Et elle fut longue cette fin d'étape... je sais pas combien de kms on s'est tapés, une bonne soixantaine au total, mais le retour d'abord sur une piste mettant à l'épreuve nos lobules graisseux fessiers déjà bien usés par les kms précédents, puis une ligne droite bitumée interminable le vent dans les naseaux (ou dans les ratiches en Bordelais...) a terminé de nous exterminer sur nos vélos. Labroche victime d'une cassure, comme on pouvait s'y attendre dans ce genre d'étape, dégringolait au classement pour finir 3e du général. L'Expert avant-avant-dernier et moi-même 2e. Un beau podium !!!

La nuit tombée il ne nous restait plus que le col du Pisco, hors-catégorie lui aussi, à passer et donc à profiter d'un repos bien mérité sur notre petite table en plastique blanc en face de notre suite, en comapgnie d'un Lillois ayant sûrement passé plusieurs fois le col du Pisco cette même journée vu son état de fatigue éthylique avancée, et Kilco, un quinquagénaire boliviano-helvetico-américain venu en vacances avec sa famille mais n'ayant pas hésité à troquer une bonne nuit de sommeil contre une nuit de liqueur chilienne et de débat autour des stock-options !

Le reste du Chili fut plus détendu, laissant mes coéquipiers finir le travail de démolissage de coccyx (petite pensée pour le boule de la Boule) sur selle, pour me prélasser et profiter ensuite de la folie de San Pedro.

















On a ainsi pu découvrir qu'un acteur-humoriste français était malade et usait de son image pour faire de la prévention contre le tabagisme (a droite du pisco, sur la 1ere photo, 1er quizz : qui est-ce ???) , que la grande tradition française de déguster quelques olivettes avant le dessert permettait de recréer un rébus dont le tout est un fameux duo humoriste français (2eme photo, 2e quizz : qui est-ce ???) , que les desserts chiliens sont originaux mais sûrement un peu toxiques, que la dernière mode c'est de porter la frontale en soirée, et que rien ne vaut  une bonne reprise de Gloria Esteban ( "Yo viviré" ) pour mettre un peu d'ambiance dans un restau !!!

La dernière soirée fut épique.
Il faut d'abord savoir qu'il est interdit à San Pedro de Atacama d'ouvrir un bar ou n'importe quel établissement après 1H, et que du coup ils te virent à minuit trente pour être sûr de bien respecter la loi (en même temps pas trop le choix vu que des patrouilles de police tournent à ces heures-là pour être sûr que personne ne s'amuse). Donc pour faire la fête, c'est un peu râpé...
Heureusement nos contacts chiliens liés via notre fournisseur de vélo (dont nous tairons la marque pour ne pas faire de pub intempestive) nous ont permis de savoir qu'il y avait du coup des "fiestas clandestinas" pour contrer cette loi débile. Et après les avoir retrouvés (et après avoir passé de nouveau le col du Pisco...) nous avons pu expérimenter ces fameuses soirées clandestines dont résonnent les rues désertes de San Pedro la nuit tombée...
Bonne fiesta dans le bois voisin, autour d'un feu, musique de colonie de vacances, ambiance très sympa et conviviale. Ca parle vélo bien sûr, vous vous en doutez.

On retiendra comme élément marquant que j'ai quand même tenté de rentrer plus tôt dormir pour choper mon transport pour uyuni et la Bolivie le lendemain matin à 8H du mat' pour aller retrouver Constance, mais que dans l'obscurité la plus complète et le bois au terrain plus qu'accidenté je n'ai pas retrouvé comment on avait sauté la barrière en barbelés à l'aller, à défaut d'avoir bien compris comment trébucher et se prendre des branches dans la face... pris dans ce pétrin, les 15 minutes de l'aller ont vite laissé place à l'heure et demie du retour.
Pourtant c'était pleine lune...
Et le réveil du lendemain ne fut pas à l'heure escomptée...

Une journée de plus donc à San Pedro, me permettant un débriefing avec ma paire d'acolytes bordelais sur notre mythique table en platique blanc, et de me défaire du mal de crâne contracté au sommet de la côte du Pisco... ah l'altitude, on a beau dire, ça tape sur le crâne !!
Cette journée où j'aurais dû passer en Bolivie, je n'ai jamais été aussi loin de cette dernière !

Après une escale à Calama, village de mineurs dont l'ambiance lugubre n'incite qu'à vite déguerpir, je pouvais finalement laisser dernière moi ces pics et ces creux et passer la frontière chilo-bolivienne marquée par une transition route asphaltée - piste en terre (!) pour aller retrouver Chonchon à Uyuni... ouf ! le plus dur était fait !!!

Bien sûr de grosses bises à tous et toutes, et notamment aux 2 fous bordelais, l'Expert et Labroche, ¡ bonne rentrée scolaire les gars ! , comme je vous aime bien vous êtes exclus du quizz, un bon anniv aux cousins Martin et Sylvain, et la fin du quizz pour finir avec le patois bordelais :
Que signifient "Ratiche" ? et "Chafouiner" ou "faire du chafouin" hein ???

¡¡ Vamos Bolivia Carajo !!

Publié dans Chile

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M
Chafouiner=draguer ou choper<br /> Ratiche=dent<br /> On gagne quoi à ton petit jeu ?
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