ChoucrouteLand, ou la résidence d´hiver des nains de jardin
Pendant ma semaine à Cordoba, je me suis échappé 2 jours dans la Sierra de Cordoba, à la découverte de quelques villages et des montagnes environnantes.
Première étape : La Cumbrecita.
Nichée dans un recoin de montagne, cette bourgade de 200 habitants, entièrement piétonne, regorge de surprises...
On y voit au 1er abord de jolies maisons et chalets entourés de sapins dans une atmosphère calme, à la limite de l`endormissement.
Mais petit à petit on découvre des choses bizarres... les panneaux d´indication sont tous en bois et peints comme dans un parc d´attraction, les maisons sont précédées de totems en hommage à l`ours ou à l`écureuil, le bois est soigneusement coupé et rangé dans les remises, les rues proprettes en terre aux parterres parsemés de fleurs, les gens ont tous étrangement l´air très très heureux.... plusieurs indices qui mettent la puce à l`oreille et on se dit qu`il y a un truc bizarre dans ce village, que tout est presque trop beau, trop parfait.
Et c´est là que surgit la vérité implacable : on est dans la résidence d´hiver des nains de jardin, ce petit peuple kitsch au bonnet rouge et au sourire figé, qui passe sa vie à couper du bois, arroser des fleurs ou pousser une brouette les yeux grands ouverts et les sourcils touffus en accent circonflexe !
Hé oui, ils sont là, partout, heureux, et prennent soin de leur village !
Mais ils ont quand même un petit problème dans leur paradis forestier : ils sont alcooliques !!!
Sans blague, ils ont une grosse pinte de bière à la main et l`oeil parfois vitreux, le regard hagard...
On ne peut pas toujours tout expliquer de manière rationnelle mais on peut trouver des pistes pour comprendre cette décadence énanesco-éthyliques. En fait, tout remonte à la 2nde Guerre Mondiale, quand un navire allemand à été coulé face à l`Uruguay, et que ses survivants ont décidé d´aller s´installer en Argentine, qui à cette époque n´hésitait pas à accueillir à bras ouvert ces combattants national-socialistes. Ils ont donc investi La Cumbrecita, dans les hauteurs d´un autre village, Villa General Belgrano (voir plus loin).
Et ils ont apporté leurs traditions et leur folklore, leur savoir-faire en terme de fabrication de bière artisanale et leur goût pour les gros chalets en bois et ... les petits nains de jardin faut croire !! D`où le croisement assez rare et inattendu en Argentine de nains de jardin germaniques et d`un goût certain pour la bière.
Mais heureusement il n`y a pas que ça à la Cumbrecita et il y a surtout ses rivières aux couleurs changeantes, ses lacs aux reflets magnifiques, ses montagnes superbes aux grands espaces où l`on croise quelques chevaux paissant en liberté...
Deuxième étape : Villa General Belgrano
Comme pour La Cumbrecita, il y a un petit choc ici, puisqu´il s´agit du bourg qui sert de base arrière au peuplement de nains de jardins de La Cumbrecita.
On y trouve donc de quoi ravitailler toute la compagnie : les lieux de fabrication de la bière artisanale, les entrepôts de frankfürterwurst et les stocks de bägel.
L´ambiance des lieux y est résolument allemande, tout comme l´architecture des lieux et les menus des restaurants.
Ils ont même poussé le bouchon jusqu`à organiser l´équivalent de la Fête de la Bière à Munich, et l`ont proclamé Fête Nationale Argentine de la Bière ! C`est devenu une grosse fête nationale, avec défilé des habitant en tenue bavaroise, collier de bagel autour du cou, hommage solennel à Gambrinus, et où finalement l`activité essentielle consiste à boire de la bière !
Bon, après l`effet de surprise, c`est pas non plus le plus joli village du coin.
Troisième étape : Alta Gracia
Ville située à une heure de Cordoba, Alta Gracia se distingue par son riche passé historique.
Une estancia jésuite y a été fondée afin d´avoir les fonds suffisant pour satisfaire au grand centre éducatif jésuite qu´était Cordoba. Les Espagnols avaient laissé une liberté économique aux Jésuites en échange de leur mission évangélisatrice qui permettait d´éduquer ou tout du moins de contrôler les populations locales amérindiennes, les habituant aux valeurs européennes catholiques et permettant par la même occasion de les soumettre de manière douce au pouvoir espagnol.
La visite de l´estancia et la découverte de son histoire est passionnante, et l´on y découvre l´église, le bâtiment principal et sa cour d`honneur, les ateliers dont la forge, les logements des esclaves qui travaillaient sur le domaine, et un barrage construit afin d´avoir une retenue d´eau nécessaire aux cultures et au bétail.
Non loin a aussi été créé un Musée en hommage à Enesto "Che" Guevara, dans la maison où il passa une partie de son enfance et son adolescence sur les conseils du médecin de famille qui conseillait pour son asthme un climat plus sec et frais que l´air de Buenos Aires (peut-être le même médecin que celui de la communauté des nains de jardin ?). On y voit notamment sa moto, la Poderosa, rendue célèbre par le film "Carnets de Voyage" inspiré de ses notes de voyage. De très belles photos et une carte de ses nombreux voyages en Amérique, impressionnant.
D´ailleurs je vais en profiter pour vous faire partager mes découvertes...
Pourquoi est-ce qu`on l`appelait le "Che" le Che hein ?
Ben en fait j´ai compris avec Martin, puisqu'il m'appelait tout le temps : "¡Che! Briva !", que l'interjection "Che" signifie tout autant "hé" comme "Mec". Les révolutionnaires cubains ont donc surnommés le Che de l'interjection argentine qu'il utilisait tout le temps pour leur parler.
Voila ! moi je savais pas. Maintenant en tout cas vous savez aussi !
Allez, sur cette bonne semaine cordobés, direction La Rioja plus au nord-ouest, puis San Agustin del Valle Fertil et la Valle de la Luna sur les conseils de la grand-tante voyageuse ;-).
Je ne peux bien sur m'empecher de dédicacer cet article a Luluberlu (et a Johann s'il me lit ! ) : tu vois que l'on peut meler hispanisme et germanisme !
A+, Auwidersen !
Première étape : La Cumbrecita.
Nichée dans un recoin de montagne, cette bourgade de 200 habitants, entièrement piétonne, regorge de surprises...
On y voit au 1er abord de jolies maisons et chalets entourés de sapins dans une atmosphère calme, à la limite de l`endormissement.
Mais petit à petit on découvre des choses bizarres... les panneaux d´indication sont tous en bois et peints comme dans un parc d´attraction, les maisons sont précédées de totems en hommage à l`ours ou à l`écureuil, le bois est soigneusement coupé et rangé dans les remises, les rues proprettes en terre aux parterres parsemés de fleurs, les gens ont tous étrangement l´air très très heureux.... plusieurs indices qui mettent la puce à l`oreille et on se dit qu`il y a un truc bizarre dans ce village, que tout est presque trop beau, trop parfait.Et c´est là que surgit la vérité implacable : on est dans la résidence d´hiver des nains de jardin, ce petit peuple kitsch au bonnet rouge et au sourire figé, qui passe sa vie à couper du bois, arroser des fleurs ou pousser une brouette les yeux grands ouverts et les sourcils touffus en accent circonflexe !Hé oui, ils sont là, partout, heureux, et prennent soin de leur village !
Mais ils ont quand même un petit problème dans leur paradis forestier : ils sont alcooliques !!!
Sans blague, ils ont une grosse pinte de bière à la main et l`oeil parfois vitreux, le regard hagard...
On ne peut pas toujours tout expliquer de manière rationnelle mais on peut trouver des pistes pour comprendre cette décadence énanesco-éthyliques. En fait, tout remonte à la 2nde Guerre Mondiale, quand un navire allemand à été coulé face à l`Uruguay, et que ses survivants ont décidé d´aller s´installer en Argentine, qui à cette époque n´hésitait pas à accueillir à bras ouvert ces combattants national-socialistes. Ils ont donc investi La Cumbrecita, dans les hauteurs d´un autre village, Villa General Belgrano (voir plus loin).
Et ils ont apporté leurs traditions et leur folklore, leur savoir-faire en terme de fabrication de bière artisanale et leur goût pour les gros chalets en bois et ... les petits nains de jardin faut croire !! D`où le croisement assez rare et inattendu en Argentine de nains de jardin germaniques et d`un goût certain pour la bière.Mais heureusement il n`y a pas que ça à la Cumbrecita et il y a surtout ses rivières aux couleurs changeantes, ses lacs aux reflets magnifiques, ses montagnes superbes aux grands espaces où l`on croise quelques chevaux paissant en liberté...
Deuxième étape : Villa General Belgrano
Comme pour La Cumbrecita, il y a un petit choc ici, puisqu´il s´agit du bourg qui sert de base arrière au peuplement de nains de jardins de La Cumbrecita.
On y trouve donc de quoi ravitailler toute la compagnie : les lieux de fabrication de la bière artisanale, les entrepôts de frankfürterwurst et les stocks de bägel.
L´ambiance des lieux y est résolument allemande, tout comme l´architecture des lieux et les menus des restaurants.
Ils ont même poussé le bouchon jusqu`à organiser l´équivalent de la Fête de la Bière à Munich, et l`ont proclamé Fête Nationale Argentine de la Bière ! C`est devenu une grosse fête nationale, avec défilé des habitant en tenue bavaroise, collier de bagel autour du cou, hommage solennel à Gambrinus, et où finalement l`activité essentielle consiste à boire de la bière !
Bon, après l`effet de surprise, c`est pas non plus le plus joli village du coin.
Troisième étape : Alta Gracia
Ville située à une heure de Cordoba, Alta Gracia se distingue par son riche passé historique.
Une estancia jésuite y a été fondée afin d´avoir les fonds suffisant pour satisfaire au grand centre éducatif jésuite qu´était Cordoba. Les Espagnols avaient laissé une liberté économique aux Jésuites en échange de leur mission évangélisatrice qui permettait d´éduquer ou tout du moins de contrôler les populations locales amérindiennes, les habituant aux valeurs européennes catholiques et permettant par la même occasion de les soumettre de manière douce au pouvoir espagnol.
La visite de l´estancia et la découverte de son histoire est passionnante, et l´on y découvre l´église, le bâtiment principal et sa cour d`honneur, les ateliers dont la forge, les logements des esclaves qui travaillaient sur le domaine, et un barrage construit afin d´avoir une retenue d´eau nécessaire aux cultures et au bétail.
Non loin a aussi été créé un Musée en hommage à Enesto "Che" Guevara, dans la maison où il passa une partie de son enfance et son adolescence sur les conseils du médecin de famille qui conseillait pour son asthme un climat plus sec et frais que l´air de Buenos Aires (peut-être le même médecin que celui de la communauté des nains de jardin ?). On y voit notamment sa moto, la Poderosa, rendue célèbre par le film "Carnets de Voyage" inspiré de ses notes de voyage. De très belles photos et une carte de ses nombreux voyages en Amérique, impressionnant.D´ailleurs je vais en profiter pour vous faire partager mes découvertes...
Pourquoi est-ce qu`on l`appelait le "Che" le Che hein ?
Ben en fait j´ai compris avec Martin, puisqu'il m'appelait tout le temps : "¡Che! Briva !", que l'interjection "Che" signifie tout autant "hé" comme "Mec". Les révolutionnaires cubains ont donc surnommés le Che de l'interjection argentine qu'il utilisait tout le temps pour leur parler.
Voila ! moi je savais pas. Maintenant en tout cas vous savez aussi !
Allez, sur cette bonne semaine cordobés, direction La Rioja plus au nord-ouest, puis San Agustin del Valle Fertil et la Valle de la Luna sur les conseils de la grand-tante voyageuse ;-).
Je ne peux bien sur m'empecher de dédicacer cet article a Luluberlu (et a Johann s'il me lit ! ) : tu vois que l'on peut meler hispanisme et germanisme !
A+, Auwidersen !